En 1997, Johan Creten est sélectionné pour une résidence à la prestigieuse Villa Médicis - Académie de France à Rome. Cette période marque un tournant décisif dans son parcours artistique. En immersion dans un cadre chargé d’histoire et d’inspirations, il y développera un langage sculptural unique dans lequel la céramique s’engage dans une multitude de questionnements philosophiques et réactualise les mythes pour nous en confier leurs secrets contemporains.
De ce séjour nait une œuvre importante pour la carrière de l’artiste. The Garden incarne les réflexions romaines de Johan Creten, une création qui explore les thèmes du paradis perdu et de la tentation. Les oranges tombent et se meurent à la villa tandis que nous subissons encore la tentation des premiers Hommes, qui restera responsable ? Celui qui se saisit avidement du fruit interdit ou celui dont la paraisse l’ignore jusqu’à ce qu’il périsse ?
La Villa n’incarne pas seulement cet espace d’introspection créative, elle est aussi un lieu de rencontres et d’échanges fructueux. C’est ici que Johan Creten rencontrera Bruno Racine futur directeur du centre Pompidou et de la BNF, le photographe de l’Arte Povera Claudio Abate ou encore Marie-Claude Beaud, commissaire d’exposition avec laquelle il présentera ses créations lors de l’exposition « Johan Creten, La Misère Dorée » de novembre à décembre 1997 au Musée des Arts Décoratifs de la ville de Paris.
Dans cette exposition, le public découvre pour la première fois les œuvres créées lors de la résidence. On y montre un dialogue poétique entre le sublime et la décadence, L’association des matériaux bruts avec l’or et l’argent amplifie cette dualité. Johan Creten ne se contente pas d’y célébrer la beauté, il la confronte à sa propre fragilité pour en révéler toute son ambiguïté.
Johan Creten, confirme alors son intérêt pour une sculpture chargée de sens, où la matérialité et l’histoire de la céramique se fait le vecteur d’une réflexion profonde sur les tabous et les tensions de la société contemporaine.
En octobre 2020, le voilà de retour à l’académie de France, pour ce qui reste encore à ce jour, la plus grosse exposition personnelle de Johan Creten en Italie. Il présente dans I PECATTI, un ensemble de plus de 50 œuvres, mise en dialogue avec certaines pièces historiques de sa collection personnelle (Lucas Van Leyden, Jacques Callot, Hans Baldung...) pour produire une réflexion sur le péché et la culpabilité. L’artiste renoue avec ses sujets Romains et montre à travers ce solo show, comment il a poursuivi toutes ses réflexions sur l’humanité tant par l’ensemble de ses créations que par la diversité de ses questionnements.