"Leitmotiv depuis sa résidence à la Villa Médicis en 1996-1997, le thème et le titre Odore di Femmina empruntent à l'opéra Don Giovanni de Mozart et au film Parfum de femme de Dino Risi. Initialement conçues comme des tableaux de roses, ces pièces sont devenues des bustes de femmes à l'antique, de type "anadyomene" avec un mouvement interrompu des bras. Johan Creten procède par une métonymie visuelle consistant à évoquer le parfum de l'être féminin en représentant la fleur, elle-même symbole de la vulve, le réceptacle. L'œuvre séduit particulièrement par sa beauté classique, par la performance technique qu'implique le pastillage manuel de toutes les roses. Elle impressionne également par l'expression de la fragilité de l'existence et d'une certaine peur de la mort. L'artiste a initialement créé deux torses en biscuit de porcelaine, dont l'un (aujourd'hui dans une collection privée) a été présenté en 2006 au Louvre lors de l'exposition Contrepoint 2, au Musée des Beaux-arts de Rouen dans l'exposition Fiction Céramique, puis à la Wallace Collection de Londres. L'autre biscuit a été acquis par la collection Winnick à Los Angeles (USA). Les torses émaillés sont également édités en deux exemplaires : le premier se trouve dans une collection privée, le second est le modèle acquis par le Musée des Arts Décoratifs."
Frédéric Bodet