"Rêveur créatif, séducteur indéniable et paria ultime, Johan Creten, par sa pratique, s'oppose essentiellement au progressisme en faveur d'une position qui suggère la danse plutôt que la marche, une position qui embrasse les courbes plutôt que les lignes droites. Remettant en question le rythme de la réalité dans laquelle nous vivons, ses œuvres - qu'elles soient monumentales ou minuscules, fragiles ou rugueuses, simples ou impénétrables - constituent une déclaration ferme contre l'idée traditionnelle de dynamisme, contre l'avant-garde, contre le "nouveau" pour lui-même. La réponse de Creten, dynamique mais non conventionnelle, consiste en des objets controversés au sens étymologique du terme, du latin controversus, qui signifie "tourné en sens inverse, contesté, contre". Avec cette attitude, Johan Creten a concrétisé son désir unique de remettre en question le modernisme à travers divers outils, armes, incantations et incarnations. En essayant de catégoriser ses nombreuses tentacules, en essayant de compter ses armées (sculptées, coulées, tirées) de figures et de formes contre le progrès, cinq idées pourraient venir à l'esprit : "expériences tactiles", "présentations non conventionnelles", "questions d'identité", "déclenchement de souvenirs" et "virtuosité intrépide".
Nicola Trezzi