Le livre ”8 GODS”, publié avec la Galerie Almine Rech, Bruxelles est pensé comme un ouvrage sensible.
Il dévoile une série inédite de 8 sculptures, 8 dieux masculins et/ou féminins, dans des postures antiques en résonance avec des figures sacrées sur lesquelles l’artiste a travaillé durant 2 ans. Créant sa propre mythologie, Johan Creten nous révèle son Panthéon. Chaque sculpture est mise en lumière par un poème de Colin Lemoine, historien d’art, commissaire indépendant et conservateur du département de sculptures du Musée Bourdelle.
L’ouvrage présente également l’ensemble de la série des “Wargames” initiée en 2015. Ces “Wargames” ou “Jeux de la guerre”, oscillent entre abstraction et figuration et convoquent une figure d’insecte hybride entre mouche et abeille. D’aucun y verront une évocation des plans de bataille, de cartes géopolitiques, questionnant notre propre rapport au monde.
“Il incline la tête, qu'il a lourde. La faute aux sales pensées, aux pensées salies. La faute à ce qui vient de se passer, peut-être. Car ce corps ne saurait être naturellement jaune. Ses cuisses roses le prouvent : il vient d'être souillé. La couleur n'est pas une parure, elle est une injure. Elle est une offense faite à ce corps adolescent, parce qu'adolescent. Because he's not yet a man, because he's still a boy. Plus vraiment enfant, pas encore homme. Garçon. Ragazzo. Éphèbe puni pour sa beauté, par sa beauté. Châtié par le jaune de Naples. Idole pasolinienne issue de quelque terrain vague, de quelque bas-fond, de quelque souterrain, de quelque nuit, de quelque part. Idole de paille, de souffre. De souffrance. Figure badigeonnée par un oripeau, ce simulacre de l’or, ce « bronze jaune » ainsi que l’appelaient les Anciens. Auripeau, Aurea pellis : l’or et la peau dans un même mot, sur un même corps. Couleur de la lèpre, couleur du soleil, le garçon s’efforce de tenir debout. Il est encore en vie, malgré l'embaumement de la peinture. Still Life.”